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Les origines du turban à travers le monde


La Grande Odalisque, J.A.D Ingres, 1814


Le turban est un enroulement de tissu autour de la tête. Porté depuis l'Antiquité et notamment par les Perses, le turban est présent dans toutes les cultures et traverse l'histoire. Marqueur religieux, il n'en est pas moins, un accessoire de mode. Au Moyen Âge, il porte le nom de « bourrelet » (à cause de la bourre qui garnit la couronne de tissu). C'est durant la fin du XVIIIème siècle et l'attrait pour les cultures orientales, que le turban devient un accessoire essentiel dans la garde-robe de la femme occidentale. Grâce à l'iconographie de l'époque, le turban nous montre son importante présence que ce soit pour nous présenter une femme dans son harem (et son importance dans la culture arabe) par La Grande Odalisque de J.A.D Ingres en 1814 dont le turban rappelle celui de la Formarina de Raphaël, un modèle de la Renaissance italienne. Ou bien l'élégance à la française avec sa touche d'exotisme, si prisée et mise en valeur par le tableau Marie-Adélaïde de France de J.E Liotard en 1753. Le turban n'en reste pas moins à l'origine un accessoire masculin, utile à la représentation du pouvoir, utile contre le soleil, utile vis-à vis de la religion. C'est donc un attribut masculin universel, repris par la suite dans le vestiaire féminin.



Les Origines


Les origines des turbans sont incertaines. Certaines des civilisations anciennes telles que celles de l'Inde ancienne, de la Mésopotamie, des Sumériens et des Babyloniens utilisaient manifestement des turbans. Un style de turban appelé phakeolis continua d'être porté dans cette région par les soldats de l'armée byzantine de 400 à 600 , ainsi que par des civils byzantins tels que représentés dans les fresques grecques du Xe siècle dans la province de Cappadoce dans la Turquie moderne. La Cappadoce, où il était encore porté par leurs descendants de langue grecque au début du XXe siècle. Le prophète islamique Muhammad, qui a vécu entre 570 et 632, aurait porté un turban en blanc, la couleur la plus sacrée. Les membres du clergé shiah portent aujourd'hui des turbans blancs, à moins qu'ils ne descendent du prophète Muhammad ou de Sayyid, auquel cas ils portent un turban noir. Beaucoup d'hommes musulmans choisissent de porter le vert, car il représente le paradis, en particulier parmi les adeptes du soufisme. Dans certaines régions d'Afrique du Nord, où le bleu est commun, l'ombre d'un turban peut signifier la tribu du porteur.


Traditionnellement, le turban est le nom d’un type de couvre-chef porté par les femmes des pays occidentaux. Le port de ces turbans par les femmes dans les sociétés occidentales est moins répandu qu'au début du XXe siècle. Ils sont généralement cousus, de sorte qu'ils n'ont pas besoin d'être enroulés et peuvent être facilement enfilés et enlevés.


Europe occidentale


En Europe occidentale, le turban est apparu grâce aux grandes routes commerciales vers les Indes, la route de la soie, puis les Amériques. C'est grâce à ces routes que l'Europe s'est ouverte à toutes les cultures du monde. Le tabac, le sucre, les épices ont été importé. L'art venus d'ailleurs et par conséquent la mode, se sont naturellement importés en Europe occidentale. Les fin XVIIIème et début XIX siècles avec l'essor de l'orientalisme et la grande mode de l'Egypte (grâce aux campagnes napoléonienne en Egypte) marquent le changement de vestiaire du turban, passant de l'homme, à la femme qui se joue orientale.